Récit de terrain
La Bornholmer Grundschule à Berlin propose un modèle concret d’éducation verte à travers son Ökogarten — littéralement « jardin écologique ». L’objectif n’est pas seulement de végétaliser une cour d’école, mais de créer un espace d’apprentissage expérientiel, de responsabilité et de coopération, en lien avec les programmes scolaires et les objectifs de développement durable.
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Selon Thomas Timm, éducateur dans l’école depuis plus de dix ans, « les enfants rencontrent ici la terre, les plantes, les insectes et les arbres dans leur environnement réel. Ils doivent expérimenter, parfois se tromper, se salir, pour apprendre. Ces expériences sont essentielles pour comprendre la vie et développer le respect de la nature. » Cette démarche s’inscrit dans une politique pédagogique globale, articulant expérimentation, autonomie et engagement citoyen sur l’ensemble du cycle primaire.
Une pédagogie saisonnière et expérientielle
L’Ökogarten fonctionne selon un rythme naturel et saisonnier. Au printemps, les enfants participent à la plantation et à l’entretien des cultures, découvrant le cycle végétal et la responsabilité liée à la vie des plantes. L’été est consacré à la récolte et à la transformation, tandis que l’automne est rythmé par la fabrication du jus de pomme à partir des fruits du verger. En hiver, les élèves récupèrent les sapins pour construire des cabane et structures naturelles, développant leur créativité et leur motricité.
« Beaucoup d’enfants n’ont jamais touché un ver de terre ou observé une abeille. Ici, ils apprennent que l’erreur fait partie de l’expérience et que le contact avec la nature est un apprentissage fondamental », précise Thomas Timm. Ces activités favorisent à la fois l’autonomie, la confiance en soi et la compréhension des cycles naturels, tout en offrant un cadre sécurisé pour l’expression individuelle.
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Un espace intégré au projet pédagogique
Au-delà de l’apprentissage sensoriel et pratique, l’Ökogarten constitue un lieu inclusif et communautaire. Les ateliers impliquent tous les élèves, y compris ceux à besoins spécifiques, et sont souvent organisés autour de projets collectifs, comme la construction de cabanes, le soin des ruches ou la création de jardins potagers. Ces projets développent des compétences transversales : coopération, résolution de problèmes, patience et observation scientifique.
Le jardin est également un instrument de résilience post-pandémie. « Après les périodes d’isolement et d’exposition prolongée aux écrans, les enfants retrouvent un rythme naturel et un espace d’expression sécurisé », souligne Thomas Timm. L’Ökogarten répond ainsi à la fois aux besoins éducatifs, émotionnels et sociaux des élèves.
L’Ökogarten dans le cadre du programme Grün macht Schule
L’initiative "Grün macht Schule" accompagne les écoles berlinoises dans la transformation de leurs cours en espaces vivants, écologiques et inclusifs. Le programme encourage la dés-imperméabilisation des sols, le développement de la biodiversité et la création d’espaces de jeu naturels, tout en intégrant l’éducation à l’environnement dans les projets pédagogiques.
L’Ökogarten de la Bornholmer Grundschule illustre parfaitement ce modèle : il transforme la cour classique en un lieu d’apprentissage actif, de découverte et de citoyenneté, où les enfants peuvent observer les cycles de la nature sur plusieurs années, planter des arbres, expérimenter avec la terre et interagir avec la biodiversité locale.
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L’Ökogarten de la Bornholmer Grundschule démontre qu’une cour d’école peut devenir un pilier de l’éducation verte et citoyenne, intégrant apprentissage, inclusion, respect de la nature et engagement collectif. Il constitue un modèle inspirant pour les écoles européennes, montrant que le lien à la nature, la coopération et l’expérimentation sont autant d’outils pour former des élèves responsables, autonomes et sensibles à leur environnement.
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